mercredi 4 juin 2008

WASHINGTON (AFP) - Le candidat démocrate à la présidentielle américaine Barack Obama doit vite ressouder un parti divisé par la longue confrontation qui l'a opposé à Hillary Clinton pour espérer gagner la bataille décisive en novembre contre le républicain John McCain.
Celui qui pourrait devenir le premier président noir des Etats-Unis a reçu mercredi les félicitations de l'hôte actuel de la Maison Blanche, George W. Bush. L'investiture de M. Obama démontre que les Etats-Unis ont "beaucoup évolué", a estimé M. Bush.
La secrétaire d'Etat Condoleezza Rice, la femme noire la plus haut placée dans l'administration américaine, a estimé de son côté que l'investiture du sénateur de l'Illinois témoignait que les Etats-Unis sont "un pays extraordinaire".
Et Mme Clinton, qui avait refusé d'admettre sa défaite mardi soir, l'a fait de manière implicite mercredi lors d'un discours devant l'AIPAC, le principal lobby pro-israélien aux Etats-Unis. "Je sais que Barack Obama sera un bon ami d'Israël", a-t-elle dit, visiblement très émue.

Elle et M. Obama sont intervenus séparément devant l'AIPAC mercredi matin, le sénateur de l'Illinois promettant, lors d'une de ses premières épreuves en tant que nouveau candidat démocrate, "d'éliminer" la menace que fait peser l'Iran sur Israël. Sa proposition de rencontrer le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait été dénoncée avec véhémence par son adversaire républicain John McCain, lundi, devant la même assemblée de l'AIPAC.
L'objectif prioritaire des démocrates est maintenant de se rassembler.
Quelque 36 millions d'électeurs ont participé aux primaires démocrates, les meetings des candidats à l'investiture démocrate -notamment ceux de M. Obama- ont mobilisé des foules immenses mais l'antagonisme est grand entre les partisans des deux anciens rivaux après une campagne pour l'investiture souvent âpre et sans merci.
Certains électeurs de Mme Clinton avaient fait savoir, avant la fin des primaires, qu'il préféreraient rester chez eux, voire voter McCain si leur championne ne se qualifiait pas.

M. Obama et Mme Clinton ont eu un bref échange téléphonique dans la nuit de mardi à mercredi. Le sénateur de l'Illinois a félicité son ex-rivale pour sa victoire dans la primaire du Dakota du Sud et lui a proposé de la rencontrer quand elle le voudrait. Selon Robert Gibbs, directeur de la communication de M. Obama, une rencontre pourrait "probablement avoir lieu bientôt".
"Je viens de lui parler aujourd'hui", a dit M. Obama, de passage au Capitole. "Nous allons avoir une conversation dans les semaines qui viennent, je suis très optimiste sur l'unité du parti pour gagner en novembre", a-t-il ajouté.

Le parlementaire de New York Charlie Rangel, l'un des plus fidèles soutiens de Mme Clinton, a affirmé que tous les démocrates allaient soutenir M. Obama même si, a-t-il dit, "beaucoup des supporteurs de Mme Clinton ont encore le coeur brisé".
La question de la candidature à la vice-présidence n'est officiellement pas à l'ordre du jour mais Washington ne parle que de cela.
"Si nous devions avoir un ticket Obama/Clinton je pense que cela réunirait les démocrates comme rien d'autre ne pourrait le faire", a dit M. Rangel sur CNN.
Sur NBC, Howard Wolfson, le principal stratège de Mme Clinton, a un peu douché l'enthousiasme unitaire en expliquant que la sénatrice de New York allait sans doute prendre encore quelques jours de réflexion avant de décider de la prochaine étape.
Mais le républicain John McCain n'attend pas. Il a déjà proposé à M. Obama de participer à des réunions publiques communes hebdomadaires jusqu'en août, la première dès la semaine prochaine, pour discuter devant l'opinion sans le "filtre" médiatique.

source AFP

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